Sarcelles : une collecte pour aider les chrétiens d’Irak
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- 4 août 2015
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Sarcelles, mardi 4 août 2015. Une vingtaine de familles arrivées au cours de la dernière année ont pu bénéficier de la collecte organisée par le comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI). (LP/P.Co.)
Un grand sac de courses à ses pieds, Nasma farfouille dans les piles de vêtements multicolores entassés devant elle, sur la grande table. « Je cherche des affaires pour mes enfants, qu’ils aient tout pour la rentrée des classes », explique cette jeune femme dans un français hésitant. Un peu plus loin, un couple glisse un service de tasses à café dans un chariot.
Ce mardi, une vingtaine de familles irakiennes réfugiées, arrivées à Sarcelles et sa région au cours de l’année, sont venues bénéficier de la grande collecte organisée par la paroisse Saint-Thomas d’Apôtre, dans la salle des patriarches. « Ces familles ont tout perdu en venant ici, et quand elles obtiennent un logement, il n’y a que les quatre murs, rappelle Antoni Yalap, président du comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI), à l’origine de la collecte. C’est important de leur fournir les produits de première nécessité et de les aider à se meubler ». « Leurs moyens sont limités, précise Céline, membre de la paroisse, très active dans l’aide aux réfugiés. En Irak, beaucoup avaient une bonne situation, mais là, ils touchent le RSA (Revenu de Solidarité Active), alors il ne reste plus grand-chose à la fin du mois ». Vaisselle, vêtements, électroménager, fournitures scolaires, mais aussi produits d’entretien, nourriture ou objets de décoration sont mis à disposition des migrants. Zaher, la cinquantaine, esquisse un sourire. « Je suis très content, j’ai trouvé des verres identiques à ceux que j’avais en Irak », se réjouit cet instituteur, arrivé en janvier de Mossoul, deuxième ville irakienne, tombée il y a un an aux mains de l’état islamique.
L’idée est aussi de donner un coup de pouce aux familles d’accueil qui hébergent des Irakiens. « Ces personnes peuvent se retrouver avec deux, cinq, voire dix bouches à nourrir en plus, rappelle Antoni Yalap. Ça n’est pas toujours facile. On est aussi là pour les aider ».
La collecte a été réalisée ces dernières semaines au sein de la communauté chaldéenne de Sarcelles et ses environs, une des plus importantes d’Europe avec près de 12 000 personnes. Le secours catholique a aussi fourni des produits alimentaires.
Deux cents réfugiés arrivés depuis un an
Depuis les persécutions dont ils font l’objet en Irak, et notamment la prise de Mossoul il y a un peu plus d’un an, près de 2 000 Irakiens ont fui leur pays. « Parmi eux, 10 %, soit 200 personnes sont arrivées à Sarcelles, où beaucoup ont de la famille », précise Antoni Yalap. Très tôt, la municipalité PS a déployé d’importants moyens pour leur venir en aide. Deux conventions ont été signées avec le bailleur Osica et l’association France Terre d’asile, afin de prendre en charge une dizaine de familles, pour un montant de 59 000 €. Le centre communal d’action sociale (CCAS) a également piloté la prise en charge des migrants, leur offrant un suivi administratif.
Des cours de français leur sont également proposés. « Ils doivent tout reconstruire ici, recommencer à zéro, et l’apprentissage de la langue reste la première porte d’entrée », rappelle Antoni Yalap. Début juillet, la ville a même proposé l’ouverture d’un centre d’accueil pour les réfugiés d’Irak dans les locaux de la maison de retraite du cèdre bleu, menacée de fermeture et actuellement propriété de la mairie de Paris. Car l’afflux de nouveaux migrants ne devrait pas faiblir : le conflit semble s’enliser et les déplacés vivant dans des camps réalisent qu’ils ne pourront pas rentrer chez eux. Au sein de la paroisse, une nouvelle collecte devrait avoir lieu dans les jours à venir pour envoyer des vivres à ces chrétiens d’Irak vivant dans les camps d’Erbil, capitale du Kurdistan irakien.
Source : leparisien
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