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Les religions ont ouverts le Festival des idées


Inviter les citoyens au débat public. C’est l’objectif du festival Mode d’Emploi*, du 16 au 29 novembre. Dans toute la région Rhône-Alpes, philosophes, sociologues, historiens, journalistes et artistes se rassemblent pour parler de démocratie, de climat, de géopolitique ou de religions. Les questions religieuses – qui résonnent si tristement au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris – ouvriront cette quatrième édition, avec des intervenants tels que Souleymane Bachir Diagne, Karen Barkey et Delphine Horvilleur.


« Nous devons dépasser les discours convenus et apprendre à penser contre nous-mêmes », estime Guy Walter, directeur de la Villa Gillet et co-organisateur du festival Mode d’Emploi. Du 16 au 29 novembre, pour sa quatrième édition, l’évènement rassemblera penseurs et artistes dans la région Rhône-Alpes. « Mode d’emploi rassemble des auteurs de sciences humaines et sociales généralistes, des chercheurs au travail plus secret, des acteurs économiques et associatifs... Nous souhaitons lier théorie et pratique, en assurant la diversité des points de vue politiques », explique Guy Walter.

La mondialisation, le climat, la vie démocratique...

Comme les années précédentes, des constantes demeurent. Cette année, les religions sont à l’honneur lors des quatre premières conférences-débats.


Pourquoi ouvrir Mode d’emploi de cette manière ? « Nous avons un partenariat avec l’IRCPL (Institute for Religion, Culture and Public Life), centre de recherches sur la tolérance religieuse de l’Université de Columbia aux États-Unis », explique Cédric Duroux, directeur de la programmation du festival. Le travail de l’IRCPL montre que la tolérance religieuse n’est pas une invention de l’Occident. « L’idée traverse les époques et les cultures. » À cela s’ajoute le contexte : « Quelques jours après les attentats de janvier à Paris, nous étions à New York avec Souleymane Bachir Diagne, membre de l’Institut. Nous avons alors décidé d’ouvrir le festival sur ces questions, de la manière la plus ouverte et la moins sentencieuse possible. » Une décision qui retentit avec plus d’intensité encore après les attentats meurtriers du 13 novembre.


« Suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4, 9). Ce verset de la Bible sera le point de départ de la conférence d’ouverture, lundi 16 novembre, consacrée à la solidarité et à la responsabilité. La séance aura lieu au théâtre des Célestins, à Lyon, à 19h30. Pour débattre, quatre intervenants de cultures et de religions différentes : le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, musulman, le prêtre dominicain Jean-Marie Gueullette, le rabbin Delphine Horvilleur, et le philosophe athée Frédéric Worms. « Il ne s’agit pas de faire un débat sur la laïcité, mais de réfléchir ensemble à partir des fondamentaux », précise Cédric Duroux.


« La religion est ancrée dans nos vies »

Le mardi 17 novembre, à 19h30 (Institution des Chartreux, Lyon), la deuxième conférence s’intéressera à la place de la religion dans l’espace urbain. « La religion n’est pas dans le vide. Elle est ancrée dans nos vies de tous les jours », soutient le directeur de programmation. Karen Barkey, sociologue et historienne turco-américaine sera présente : « La directrice de l’IRCPL s’intéresse à la cohabitation entre religions dans les lieux de culte partagés. » Annick Germain, sociologue canadienne, traitera du vivre-ensemble dans son pays, souvent considéré comme un modèle de réussite. Maud Lasseur, géographe spécialiste du Cameroun, et Renaud Girard, grand reporter au Figaro et connaisseur du Moyen-Orient, feront également part de leurs expériences.


Deux rencontres à noter, toujours le mardi 17 novembre : à 10h, Souleymane Bachir Diagne, au Musée des Confluences, à Lyon. À 19h, Delphine Horvilleur, à l’espace Malraux, à Chambéry. Le philosophe sénégalais souhaite « montrer qu’il existe une multitude de branches et de pratiques en islam. » « En parlant du soufisme, il évoquera l’humour et la réalisation de soi », annonce Cédric Duroux. L’intervention du rabbin Delphine Horvilleur portera particulièrement sur la place des femmes dans les monothéismes.


« Nous n’avons pas choisi les thèmes de Mode d’emploi, les questions s’imposent à nous. » Le directeur de programmation relève notamment la conférence « L’alternative est-elle possible en démocratie ? », jeudi 19 novembre à 12h30, à Sciences Po Lyon. « On a parfois l’impression que la démocratie, c’est la “Happy end” de l’histoire. Pourtant, on constate des crispations tant à l’échelle nationale qu’internationale. La crise a permis des initiatives très intéressantes autour du lien social. » Cédric Duroux insiste : « Chaque citoyen devrait avoir une formation au débat politique. »


Certaines conférences seront plus détachées de l’actualité. Le rapport entre la science et la philosophie, le rôle de l’intuition et du génie, ou des questions plus esthétiques, sur le lien entre le corps et l’image... « Tous les moyens sont bons pour partager le savoir », rappelle Cathy Bouvard, directrice déléguée aux Subsistances. La résidence d’artistes lyonnaise s’associe au festival pour proposer trois créations, du jeudi 26 au dimanche 29 novembre. Des acrobaties, de la musique, de la peinture... Pour traiter de thématiques comme le cheminement physique, la schizophrénie ou la construction de la pensée.


Chaque spectacle sera suivi d’un débat. Que ce soit dans l’inspiration ou dans les idées, pas question de faire simple. Pour Cédrix Duroux, « la complexité, c’est la clé du bonheur. »

(*) L’ensemble des débats sont gratuits. Spectacles payants. Pour tout savoir sur le programme, rendez-vous sur www.festival-modedemploi.net








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