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Sud Soudan: de nombreux chrétiens massacrés


Crédit © Alliance Presse

De nombreux chrétiens auraient été massacrés lors des violences civiles qui ont éclaté dans la capitale du Sud-Soudan le 8 juillet dernier, en marge du cinquième anniversaire de l'indépendance du pays.


Même si un cessez-le-feu a été déclaré le 12 juillet, la peur continue de régner et la paix semble fragile. 36'000 personnes ont fui la capitale et des milliers de personnes se sont réfugiés dans des églises.


De nombreux chrétiens figureraient parmi les victimes, selon des sources proches de l'Eglise catholique. On parle de 300 victime en cinq jours. A l'heure qu'il est, ces chiffres restent des estimations.


De son côté, l'ONG Medair indique qu'elle a pris des mesures «pour garantir la sécurité de son personnel sur place». A l'instar des autres ONG internationales, elle a appelé les différentes parties du conflit à cesser leur hostilité et à s'engager pour la paix.


 

Au Soudan du Sud, on massacre en silence

Photo Albert Gonzalez Farran. AFP

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dénonce les horreurs de la guerre civile qui a débuté en 2013.

C’est une femme contrainte de se déshabiller sur une route avant d’être violée par cinq soldats devant ses enfants. Puis violée à nouveau dans des buissons par un autre groupe, avant de découvrir que ses enfants avaient été kidnappés. C’est une autre femme attachée à un arbre après avoir vu son mari se faire tuer. Et contrainte de voir sa fille de 15 ans violée par dix soldats. Voilà ce qui figure dans un nouveau rapport sur le Soudan du Sud publié vendredi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. «Selon des sources crédibles, des groupes alliés au gouvernement sont autorisés à violer les femmes en guise de salaire», estime l’ONU, au nom du principe «faites ce que vous pouvez et prenez ce que vous voulez».


Le rapport fournit des détails épouvantables sur une multitude de violations des droits humains, y compris des viols sur des enfants âgés de 9 ans. Il revient sur la politique de la «terre brûlée» menée par le gouvernement. Multiplie les témoignages accablants sur le ciblage de civils accusés de soutenir l’opposition. Y compris des enfants et des personnes handicapées, assassinés, brûlés vifs, asphyxiés dans des conteneurs, tués par balle, pendus à des arbres ou découpés en morceaux, victimes de meurtres, viols et pillages. «Au cours d’une période de cinq mois l’an passé, l’ONU a enregistré plus de 1 300 rapports sur des viols dans un seul des dix Etats du Soudan du Sud, l’Etat d’Unité, connu pour être riche en pétrole», dénonce le rapport.

Crimes contre l’humanité

Si toutes les parties au conflit ont commis des violences graves et systématiques contre les civils depuis le début des combats en décembre 2013, le rapport de l’ONU indique que les acteurs étatiques portent la plus grande responsabilité des violences pour l’année 2015, vu l’affaiblissement des forces d’opposition. «L’échelle et le type de violences sexuelles –principalement le fait des forces gouvernementales SPLA et des milices qui leur sont affiliées – sont décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs, tout comme l’attitude – presque désinvolte mais calculée - de ceux qui ont massacré les civils et détruit des biens et des moyens de subsistance», assure Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. «Des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont continué en 2015 et sont majoritairement perpétués par le gouvernement», assure de son côté David Marshall, coordinateur de l’équipe qui a produit le rapport, dans cette vidéo publiée par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (ci dessous, en anglais).

La République du Sud-Soudan, qui compte 9 millions d’habitants pour une superficie de 640 000 km², soit l’équivalent de la France et de la Belgique, est née le 9 juillet 2011 après des décennies de guerre entre le Nord du Soudan, à majorité musulmane et le Sud, chrétien et animiste, qui ont fait plus de 2 millions de morts et 4 millions de déplacés. Ce pays, 193e et dernier Etat membre de l’ONU, l’un des plus pauvres du monde (où 27% des adultes sont alphabétisés et seuls 25% ont accès à des soins de santé primaires, selon le PNUD), s’est à nouveau embrasé en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar de fomenter un coup d’État.

Selon l’ONU, la guerre, qui a débuté en décembre 2013 et s’étend désormais à tout le pays, aurait fait 50 000 morts. Un bilan très prudent dans la mesure où le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) avançait dès novembre 2014 le même total. «Pour des travailleurs humanitaires et officiels préférant conserver l’anonymat, le total des morts pourrait avoisiner les 300 000, soit autant qu’en cinq ans de guerre en Syrie», assure, de son côté, l’Agence France Presse. Selon une étude du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), parue en décembre 2015 et basée sur plus de 1 500 interviews menées dans tout le pays, 63% des personnes interrogées ont perdu un membre proche de leur famille.


A défaut d’être capables de dénombrer un nombre précis de victimes, les Nations unies évaluent à 2,3 millions les personnes chassées de chez elles. Par ailleurs, 6,1 millions ont un besoin urgent d’aide alimentaire ; 15 000 enfants soldats ont été recrutés; 200 000 civils sont abrités dans des camps de déplacés de l’ONU, qui a besoin de 1,1 milliard d’euros d’aide. Un grand nombre de réfugiés ont fui dans les pays limitrophes, comme en République démocratique du Congo, où le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies a recueilli leurs témoignages (voir ci-dessous).


Dans un autre rapport séparé également publié vendredi, Amnesty International a dénoncé une autre atrocité commise en octobre 2015 dans l’enceinte d’une église catholique à Leer (nord), quand des soldats gouvernementaux sud-soudanais ont tué plus de 60 hommes et enfants en les laissant suffoquer dans un conteneur de marchandises placé en plein soleil. «Les témoins ont décrit avoir entendu les détenus pleurer et crier de désarroi, et frapper les murs du conteneur de marchandises qui, disent-ils, n’avait pas de fenêtre ni d’autre forme de ventilation», indique Amnesty. Un seul garçon, âgé de 8 ans, aurait survécu au massacre.


Recrutés de force ou massacrés, les enfants paient un lourd tribut dans cette guerre civile. «Des survivants ont raconté qu’on a laissé saigner à mort des garçons émasculés… que des filles d’à peine huit ans ont été violées collectivement puis assassinées», estimait le 17 juin 2015 Anthony Lake, le directeur général de l’Unicef, l’agence de l’ONU pour l’enfance. «Des enfants ont été attachés ensemble avant que leurs agresseurs ne leur tranchent la gorge… D’autres ont été jetés dans des bâtiments en feu.»





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